Aucunde nous ne reviendra Charlotte Delbo. Résumé : Plus qu'un récit ce livre est plutôt une suite de moments restitués. Moments insoutenables d'Auschwitz qui se détachent sur le fond d'une réalité impossible à imaginer et à admettre pour ceux qui ne l'ont pas vécue. Par des moyens d'une étonnante simplicité, l'auteur évoque les atroces souffrances subies et parvient Titre Aucun de nous ne reviendra. Auteur: Charlotte Delbo (FR). La couverture a-t-elle influencé mon choix: Non. Genre: Autobiographie. Résumé: Charlotte Delbo, membre d'un réseau EmileZola, Jacques Damour : résumé chapitre par chapitre Chapitre 1 Le personnage principal, Jacques Damour, se trouve à Nouméa. Il se remémore avec tristesse son histoire. Il s'est marié à 26 ans avec Félicie. Il était ciseleur sur métaux et elle couturière. Ils eurent d'abord un garçon, Eugène, puis plus tard une fille, Louise Lisez« Aucun de nous ne reviendra Auschwitz et après I » de Charlotte Delbo disponible chez Rakuten Kobo. Aucun de nous ne reviendra est, plus qu’un récit, une suite de moments restitués. Ils se détachent sur le fond d’une réa ExilRésumé par chapitre. Cet article est une ébauche à compléter, vous pouvez la modifier et ainsi partager vos connaissances. Attention : ce résumé par chapitre du livre Exil contient une grande quantité de révélations. Pour un résumé du livre sans coupure, rendez-vous ici. Fnac: Aucun de nous ne reviendra Tome 1, Aucun de nous ne reviendra auschwitz et apres, Charlotte Delbo, Minuit". Livraison chez vous ou en magasin et - 5% sur tous les livres. Achetez neuf ou d'occasion. Découvrezet achetez le livre Aucun de nous ne reviendra, Auschwitz et après, écrit par Charlotte Delbo chez Minuit sur continuant d’utiliser notre site, vous acceptez que nous utilisions les cookies conformément à notre Politique sur les Cookies. Vousallez retrouver ici un résumé Chapitre par Chapitre de Candide ou l’optimisme de Voltaire. Chapitre 1 : Le cadre de ce premier châpitre a pour lieu le château de Thunder-ten-tronchk en Westphalie, une région de l’Allemagne de l’ouest. Le baron y vit avec sa femme, son fils et sa fille de 17 ans: Cunégonde. Il y a aussi le Title Les deux romanciers Author: René Boylesve. Release Date: August 22, 2022 [eBook #68818] Language: French. Produced by: Laurent Vogel and the Online Distributed Proofreading Team at file was produced from images generously made available by the Bibliothèque nationale de France (BnF/Gallica)) Read72 reviews from the world’s largest community for readers. Aucun de nous ne reviendra est, plus qu'un récit, une suite de moments restitués. Ils se dé HGi0. Vous êtes auteur et souhaitez publier votre manuscrit à compte d’éditeur Nous sommes en permanence à la recherche de nouveaux talents. Si vous être auteur et souhaitez publier votre manuscrit à compte d’éditeur, n’hésitez pas à nous le transmettre. Avant tout, vérifiez bien que votre livre corresponde à notre ligne éditoriale en consultant la page Nous. Si tel est le cas, nous serons heureux de recevoir vos manuscrits ainsi qu’une éventuelle enveloppe affranchie si vous souhaitez qu’on vous retourne votre texte. Vous pouvez également nous adresser vos manuscrits par courrier électronique à courrier Nous répondons évidemment à tous ceux qui nous adressent des textes. D’avance, merci de nous indiquer le nombre de signes sans espace, et de joindre un synopsis complet en évitant, après une brève introduction, de nous laisser découvrir la suite du récit. Nous souhaitons être spolié », un court résumé de chaque chapitre, et de nous dévoiler votre parcours et vos projets littéraires. Quand notre comité de lecture choisit de publier un manuscrit, il prend la décision d’un engagement qui nous habitera et mobilisera pendant plusieurs années. Et nous faisons ce choix avec l’assurance de partager avec un auteur très impliqué dans la promotion de son ouvrage. En effet, nous ne sommes que des intermédiaires entre lui et ses lecteurs qu’il doit rencontrer à l’occasion de signatures, dans l’espace digital, et plus largement lors de toutes les occasions que nous saurons susciter ensemble. Les livres que nous publions sont ceux que nous saurons défendre auprès des libraires. Enfin, avant d’inscrire un titre à notre catalogue, nous travaillons sur les textes et la construction du récit et échangeons pendant des mois avec nos auteurs. C’est notre métier d’éditeur. Entre la réception d’un manuscrit et sa sortie en librairie, il ne s’écoule jamais moins de 6 mois. Si vous souhaitez consulter notre contrat type au format PDF… Autres contacts Vous êtes lecteurs En commandant via notre site Internet, le port est offert et l’envoi est réalisé par La Poste dans la journée. 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Je réservai ma dialectique pour le moment opportun, et je m’occupai du repas. Inutile de rapporter les imprécations de mon oncle devant la table desservie. Tout s’expliqua. La liberté fut rendue à la bonne Marthe. Elle courut au marché et fit si bien, qu’une heure après, ma faim était calmée, et je revenais au sentiment de la situation. Pendant le repas, mon oncle fut presque gai ; il lui échappait de ces plaisanteries de savant qui ne sont jamais bien dangereuses. Après le dessert, il me fit signe de le suivre dans son cabinet. J’obéis. Il s’assit à un bout de sa table de travail, et moi à l’autre. Axel, dit-il d’une voix assez douce, tu es un garçon très-ingénieux ; tu m’as rendu là un fier service, quand, de guerre lasse, j’allais abandonner cette combinaison. Où me serais-je égaré ? Nul ne peut le savoir ! Je n’oublierai jamais cela, mon garçon, et de la gloire que nous allons acquérir tu auras ta part. — Allons, pensai-je, il est de bonne humeur ; le moment est venu de discuter cette gloire. — Avant tout, reprit mon oncle, je te recommande le secret le plus absolu, tu m’entends ? Je ne manque pas d’envieux dans le monde des savants, et beaucoup voudraient entreprendre ce voyage, qui ne s’en douteront qu’à notre retour. — Croyez-vous, dis-je, que le nombre de ces audacieux fût si grand ? — Certes ! qui hésiterait à conquérir une telle renommée ? Si ce document était connu, une armée entière de géologues se précipiterait sur les traces d’Arne Saknussemm ! — Voilà ce dont je ne suis pas persuadé, mon oncle, car rien ne prouve l’authenticité de ce document. — Comment ! Et le livre dans lequel nous l’avons découvert ! — Bon ! j’accorde que ce Saknussemm ait écrit ces lignes, mais s’ensuit-il qu’il ait réellement accompli ce voyage, et ce vieux parchemin ne peut-il renfermer une mystification ? » Ce dernier mot, un peu hasardé, je regrettai presque de l’avoir prononcé. Le professeur fronça son épais sourcil, et je craignais d’avoir compromis les suites de cette conversation. Heureusement il n’en fut rien. Mon sévère interlocuteur ébaucha une sorte de sourire sur ses lèvres et répondit C’est ce que nous verrons. — Ah ! fis-je un peu vexé ; mais permettez-moi d’épuiser la série des objections relatives à ce document. — Parle, mon garçon, ne te gêne pas. Je te laisse toute liberté d’exprimer ton opinion. Tu n’es plus mon neveu, mais mon collègue. Ainsi, va. — Eh bien, je vous demanderai d’abord ce que sont ce Yocul, ce Sneffels et ce Scartaris, dont je n’ai jamais entendu parler ? — Rien n’est plus facile. J’ai précisément reçu, il y a quelque temps, une carte de mon ami Augustus Peterman, de Leipzig ; elle ne pouvait arriver plus à propos. Prends le troisième atlas dans la seconde travée de la grande bibliothèque, série Z, planche 4. » Je me levai, et, grâce à ces indications précises, je trouvai rapidement l’atlas demandé. Mon oncle l’ouvrit et dit Voici une des meilleures cartes de l’Islande, celle de Handerson, et je crois qu’elle va nous donner la solution de toutes tes difficultés. » Je me penchai sur la carte. Je me penchai sur la carte. Vois cette île composée de volcans, dit le professeur, et remarque qu’ils portent tous le nom de Yokul. Ce mot veut dire glacier » en islandais, et, sous la latitude élevée de l’Islande, la plupart des éruptions se font jour à travers les couches de glace. De là cette dénomination de Yokul appliquée à tous les monts ignivomes de l’île. — Bien, répondis-je ; mais qu’est-ce que le Sneffels ? » J’espérais qu’à cette demande il n’y aurait pas de réponse. Je me trompais. Mon oncle reprit Suis-moi sur la côte occidentale de l’Islande. Aperçois-tu Reykjawik, sa capitale ? Oui. Bien. Remonte les fjörds innombrables de ces rivages rongés par la mer, et arrête-toi un peu au-dessous du soixante-cinquième degré de latitude. Que vois-tu là ? — Une sorte de presqu’île semblable à un os décharné, que termine une énorme rotule. — La comparaison est juste, mon garçon ; maintenant, n’aperçois-tu rien sur cette rotule ? — Si, un mont qui semble avoir poussé en mer. — Bon ! c’est le Sneffels. — Le Sneffels ? — Lui-même, une montagne haute de cinq mille pieds, l’une des plus remarquables de l’île, et à coup sûr la plus célèbre du monde entier, si son cratère aboutit au centre du globe. — Mais c’est impossible ! m’écriai-je, en haussant les épaules et révolté contre une pareille supposition. — Impossible ! répondit le professeur Lidenbrock d’un ton sévère. Et pourquoi cela ? — Parce que ce cratère est évidemment obstrué par les laves, les roches brûlantes, et qu’alors… — Et si c’est un cratère éteint ? — Éteint ? — Oui. Le nombre des volcans en activité à la surface du globe n’est actuellement que de trois cents environ ; mais il existe une bien plus grande quantité de volcans éteints. Or le Sneffels compte parmi ces derniers, et depuis les temps historiques, il n’a eu qu’une seule éruption, celle de 1219 ; à partir de cette époque, ses rumeurs se sont apaisées peu à peu, et il n’est plus au nombre des volcans actifs. » À ces affirmations positives, je n’avais absolument rien à répondre ; je me rejetai donc sur les autres obscurités que renfermait le document. Que signifie ce mot Scartaris, demandai-je, et que viennent faire là les calendes de juillet ? » Mon oncle prit quelques moments de réflexion. J’eus un instant d’espoir, mais un seul, car bientôt il me répondit en ces termes Ce que tu appelles obscurité est pour moi lumière. Cela prouve les soins ingénieux avec lesquels Saknussemm a voulu préciser sa découverte. Le Sneffels est formé de plusieurs cratères ; il y avait donc nécessité d’indiquer celui d’entre eux qui mène au centre du globe. Qu’a fait le savant Islandais ? Il a remarqué qu’aux approches des calendes de juillet, c’est-à-dire vers les derniers jours du mois de juin, un des pics de la montagne, le Scartaris, projetait son ombre jusqu’à l’ouverture du cratère en question, et il a consigné le fait dans son document. Pouvait-il imaginer une indication plus exacte, et, une fois arrivés au sommet du Sneffels, nous sera-t-il possible d’hésiter sur le chemin à prendre ? » Décidément mon oncle avait réponse à tout. Je vis bien qu’il était inattaquable sur les mots du vieux parchemin. Je cessai donc de le presser à ce sujet, et, comme il fallait le convaincre avant tout, je passai aux objections scientifiques, bien autrement graves, à mon avis. Allons, dis-je, je suis forcé d’en convenir, la phrase de Saknussemm est claire et ne peut laisser aucun doute à l’esprit. J’accorde même que le document a un air de parfaite authenticité. Ce savant est allé au fond du Sneffels ; il a vu l’ombre du Scartaris caresser les bords du cratère avant les calendes de juillet ; il a même entendu raconter dans les récits légendaires de son temps que ce cratère aboutissait au centre de la terre ; mais quant à y être parvenu lui-même, quant à en avoir fait le voyage et à en être revenu, s’il l’a entrepris, non, cent fois non ! — Et la raison ? dit mon oncle d’un ton singulièrement moqueur. — C’est que toutes les théories de la science démontrent qu’une pareille entreprise est impraticable ! — Toutes les théories disent cela ? répondit le professeur en prenant un air bonhomme. Ah ! les vilaines théories ! Comme elles vont nous gêner, ces pauvres théories ! » Je vis qu’il se moquait de moi, mais je continuai néanmoins. Oui ! il est parfaitement reconnu que la chaleur augmente environ d’un degré par soixante-dix pieds de profondeur au-dessous de la surface du globe ; or, en admettant cette proportionnalité constante, le rayon terrestre étant de quinze cents lieues, il existe au centre une température qui dépasse deux cent mille degrés. Les matières de l’intérieur de la terre se trouvent donc à l’état de gaz incandescent, car les métaux, l’or, le platine, les roches les plus dures, ne résistent pas à une pareille chaleur. J’ai donc le droit de demander s’il est possible de pénétrer dans un semblable milieu ! — Ainsi, Axel, c’est la chaleur qui t’embarrasse ? — Sans doute. Si nous arrivions à une profondeur de dix lieues seulement, nous serions parvenus à la limite de l’écorce terrestre, car déjà la température est supérieure à treize cents degrés. — Et tu as peur d’entrer en fusion ? — Je vous laisse la question à décider, répondis-je avec humeur. — Voici ce que je décide, répliqua le professeur Lidenbrock en prenant ses grands airs c’est que ni toi ni personne ne sait d’une façon certaine ce qui se passe à l’intérieur du globe, attendu qu’on connaît à peine la douze millième partie de son rayon ; c’est que la science est éminemment perfectible, et que chaque théorie est incessamment détruite par une théorie nouvelle. N’a-t-on pas cru jusqu’à Fourier que la température des espaces planétaires allait toujours diminuant, et ne sait-on pas aujourd’hui que les plus grands froids des régions éthérées ne dépassent pas quarante ou cinquante degrés au-dessous de zéro ? Pourquoi n’en serait-il pas ainsi de la chaleur interne ? Pourquoi, à une certaine profondeur, n’atteindrait-elle pas une limite infranchissable, au lieu de s’élever jusqu’au degré de fusion des minéraux les plus réfractaires ? » Mon oncle plaçant la question sur le terrain des hypothèses, je n’eus rien à répondre. Eh bien, je te dirai que de véritables savants, Poisson entre autres, ont prouvé que, si une chaleur de deux cent mille degrés existait à l’intérieur du globe, les gaz incandescents provenant des matières fondues acquerraient une élasticité telle que l’écorce terrestre ne pourrait y résister et éclaterait comme les parois d’une chaudière sous l’effort de la vapeur. — C’est l’avis de Poisson, mon oncle, voilà tout. — D’accord, mais c’est aussi l’avis d’autres géologues distingués, que l’intérieur du globe n’est formé ni de gaz, ni d’eau, ni des plus lourdes pierres que nous connaissions, car, dans ce cas, la terre aurait un poids deux fois moindre. — Oh ! avec les chiffres on prouve tout ce qu’on veut ! — Et avec les faits, mon garçon, en est-il de même ? N’est-il pas constant que le nombre des volcans a considérablement diminué depuis les premiers jours du monde ? et, si chaleur centrale il y a, ne peut-on en conclure qu’elle tend à s’affaiblir ? — Mon oncle, si vous entrez dans le champ des suppositions, je n’ai plus à discuter. — Et moi j’ai à dire qu’à mon opinion se joignent les opinions de gens fort compétents. Te souviens-tu d’une visite que me fit le célèbre chimiste anglais Humphry Davy en 1825 ? — Aucunement, car je ne suis venu au monde que dix-neuf ans après. — Eh bien, Humphry Davy vint me voir à son passage à Hambourg. Nous discutâmes longtemps, entre autres questions, l’hypothèse de la liquidité du noyau intérieur de la terre. Nous étions tous deux d’accord que cette liquidité ne pouvait exister, par une raison à laquelle la science n’a jamais trouvé de réponse. — Et laquelle ? dis-je un peu étonné. — C’est que cette masse liquide serait sujette, comme l’Océan, à l’attraction de la lune, et conséquemment, deux fois par jour, il se produirait des marées intérieures qui, soulevant l’écorce terrestre, donneraient lieu à des tremblements de terre périodiques ! — Mais il est pourtant évident que la surface du globe a été soumise à la combustion, et il est permis de supposer que la croûte extérieure s’est refroidie d’abord, tandis que la chaleur se réfugiait au centre. — Erreur, répondit mon oncle ; la terre a été échauffée par la combustion de sa surface, non autrement. Sa surface était composée d’une grande quantité de métaux, tels que le potassium, le sodium, qui ont la propriété de s’enflammer au seul contact de l’air et de l’eau ; ces métaux prirent feu quand les vapeurs atmosphériques se précipitèrent en pluie sur le sol ; et peu à peu, lorsque les eaux pénétrèrent dans les fissures de l’écorce terrestre, elles déterminèrent de nouveaux incendies avec explosions et éruptions. De là les volcans si nombreux aux premiers jours du monde. — Mais voilà une ingénieuse hypothèse ! m’écriai-je un peu malgré moi. — Et qu’Humphry Davy me rendit sensible, ici même, par une expérience bien simple. Il composa une boule métallique faite principalement des métaux dont je viens de parler, et qui figurait parfaitement notre globe ; lorsqu’on faisait tomber une fine rosée à sa surface, celle-ci se boursouflait, s’oxydait et formait une petite montagne ; un cratère s’ouvrait à son sommet ; l’éruption avait lieu et communiquait à toute la boule une chaleur telle qu’il devenait impossible de la tenir à la main. » Vraiment, je commençais à être ébranlé par les arguments du professeur ; il les faisait valoir, d’ailleurs, avec sa passion et son enthousiasme habituels. Tu le vois, Axel, ajouta-t-il, l’état du noyau central a soulevé des hypothèses diverses entre les géologues ; rien de moins prouvé que ce fait d’une chaleur interne ; suivant moi, elle n’existe pas, elle ne saurait exister ; nous le verrons, d’ailleurs, et, comme Arne Saknussemm, nous saurons à quoi nous en tenir sur cette grande question. — Eh bien, oui ! répondis-je, me sentant gagner à cet enthousiasme, oui, nous le verrons, si on y voit, toutefois. — Et pourquoi pas ? Ne pouvons-nous compter sur des phénomènes électriques pour nous éclairer, et même sur l’atmosphère, que sa pression peut rendre lumineuse en s’approchant du centre ? — Oui, dis-je, oui ! cela est possible, après tout. — Cela est certain, répondit triomphalement mon oncle ; mais silence, entends-tu ? silence sur tout ceci, et que personne n’ait l’idée de découvrir avant nous le centre de la terre. » W ou le Souvenir d’enfance est un ouvrage de Georges Perec publié en 1975 et qu’il aurait entamé à 13 ans. Ce projet fut amorcé par un feuilleton paru dans le magazine La Quinzaine littéraire quelques années plus tôt et a pris une forme définitive dans cette œuvre qui apporte de l’innovation à l’écriture autobiographique. Cet article se propose de fournir des informations succinctes sur W ou le souvenir d’enfance de l’auteur Georges Perec. Il s’agit de fournir aux lecteurs tous les éléments pour connaître et comprendre la profondeur de cette oeuvre extraordinaire. Sommaire1 Résumé de l’ Autobiographie … Fiction … … Ou les deux ?2 Étude des personnages principaux3 Structure inhabituelle de l’ W et les camps de concentration Une pudeur dans le retrait des affects Résumé de l’oeuvre Autobiographie … On découvre comment Georges Peretz, né en 1936, a vécu une partie de sa vie auprès de ses parents, Icek et Cyrla, tous deux juifs polonais venus à Paris au lendemain de la guerre de 1914, dans le quartier de Belleville. Il devient orphelin de père en 1940 lorsque Icek Peretz, engagé dans l’armée, rend l’âme sur le champ de bataille. Suite à ce coup dur, sa mère le fait partir l’année qui suit à Villard-de-Lans afin de le sauver des nazis, où il est baptisé par ses sauveteurs qui ont francisé son patronyme il n’est plus Peretz, mais Perec désormais. Sa mère à son tour est déportée à Auschwitz en 1943 d’où elle n’est plus jamais revenue. En 1945, il vivra auprès d’une tante paternelle et son mari, Esther et David Bienenfeld. Il passe les années de guerre dans le Vercors où de nombreux petits Parisiens, malades ou non, juifs ou non, sont envoyés loin de la capitale occupée. L’auteur recourt à des photographies, qui ne figurent toutefois pas dans le livre, et il les décrit avec un grand souci de réalisme. Fiction … Le récit fictif commence lorsque le héros, un certain Gaspard Winckler reçoit une lettre dont l’auteur lui est inconnu, lui donnant rendez-vous. Le mystère caché dans la lettre le fait se rendre sur le lieu, où il rencontre Otto Apfelstahl. Ce dernier fait comprendre à Gaspard qu’il vit avec une fausse identité, et qu’il se doit d’enquêter sur la disparition du véritable Gaspard Winckler, quelque part du côté de la Terre de Feu. Le réel Gaspard Winckler serait un petit garçon sourd-muet et autiste. Sa mère, célèbre cantatrice, avait affrété le yacht Le Sylvandre pour un tour du monde susceptible de sortir son fils de son handicap. Le yacht a malheureusement chaviré aux abords de la Terre de Feu, sur l’île W. Le faux Gaspard se rend donc à l’aventure, mais on n’en sait pas plus puisque le récit est coupé et laisse plutôt apparaître l’île W dans toute sa splendeur… et dans toute sa lugubrité. En effet, W apparaît à première vue comme la société parfaite, où vivent des individus régis par un idéal sportif. Ses 4 villes sont disposées en carré, avec une organisation interne impeccable. Cependant, l’idéal olympique se désagrège on sélectionne les athlètes pour leur capacité à la victoire sur des critères morphologiques. Les épreuves particulièrement cruelles le pentathlon et le décathlon et les Atlantiades, compétitions sexuelles, divertissent la population malgré les humiliations qu’elles lui causent. Mais aveuglés par leur maxime “Fortius, Altius, Citius” Plus fort, plus haut, plus vite, ils se laissent aller à la dérive le paradis de Perec devient un univers cruel, inhumain. … Ou les deux ? Cette oeuvre comporte en son sein deux récits, chacun avec sa particularité, quoique ne formant qu’un seul corps. Ils sont alternés et différents d’apparence la partie fictive apparaît en italique, tandis que l’autre garde des caractères droits. Cette oeuvre à la fois fictive et autobiographique renferme de nombreux secrets, de nombreuses peines, de nombreux ressentis enfouis dans le coeur d’un enfant à qui la barbarie de certains hommes a arraché les principaux repères. Étude des personnages principaux Les principaux personnages du livre sont Gaspard Winckler Héros et narrateur de l’histoire en italique de la première partie les chapitres impairs, dont les données de naissance sont très floues. Son histoire est liée à celle du petit Gaspard Winckler dont il a frauduleusement hérité l’identité, un enfant malingre, rachitique et sourd-muet à la suite d’un traumatisme enfantin. On pense que ces deux personnages ne sont qu’une seule et même personne Georges Perec. Le petit représente son passé, et le fraudeur son présent. On le renvoie donc chercher son enfance dans les méandres de sa mémoire tantôt sélective, tantôt trompeuse, tantôt floue. Remarquons également que l’initiale de son prénom g correspond à celle du prénom de Perec alors que l’initiale de son nom renvoie à l’île W. Georges Perec Héros de ce chef-d’œuvre, les informations qu’il nous donne de lui-même sont différentes de celles fournies par Gaspard, notamment sur les plans identitaires, temporaires et spatiaux. Il raconte ses souvenirs d’enfance avec la première personne du singulier “je”, et la troisième personne du singulier quand il est question de W. Ce trait est compréhensible quand il dit avoir imaginé cette histoire. On assiste donc à un dédoublement le jeune Perec de 12 ou 13 ans d’une part, et Perec adultes, en la personne du faux Gaspard Winckler, qui ressasse et rassemble ses souvenirs. Caecilia Winckler mère du petit Gaspard. Cantatrice autrichienne mondialement connue, elle fournit de faux papiers aux fuyards. Son prénom fait écho à celui de la mère de Georges Perec, Cyrla Szulewicz, appelée communément Cécile. Il y a donc un lien entre le personnage de fiction et la femme déportée à Auschwitz Caecilia sauve Gaspard Winckler en lui donnant l’identité de son propre fils, parallèlement à Cyrla qui elle, sauve la vie de son fils en l’envoyant loin. Esther Bienenfeld La sœur du père de Georges Perec. Elle et son mari David seront d’un grand secours à Georges, qui sera recueilli auprès d’eux et grandira plus sereinement entouré de membres de sa famille, bien que les liens familiaux secondaires lui semblent dérisoires. Structure inhabituelle de l’oeuvre La structure de ce livre est inhabituelle. Il est composé de deux histoires imbriquées et superposées Plusieurs renvois mutuels entre les deux histoires offrent un aspect miroir le personnage de Gaspard Winckler, ses handicaps et les camps de concentration illustrent cet échange. Le basculement de la première à la deuxième partie se manifeste par un nouveau signe typographique une page blanche avec au centre des points de suspension entre parenthèses. Cette rupture renvoie à la fois à la séparation de Georges et de sa maman, et au début du périple de Gaspard Winckler pour W. Ce motif de la rupture revient à de nombreuses reprises dans le souvenir de Perec la fracture physique fait donc écho à une première cassure beaucoup plus profonde. La dédicace, pour E», peut donner lieu à plusieurs interprétations il peut s’agir d’Esther, la tante adoptive de Perec. Si on lit pour eux», cette dédicace peut faire référence aux parents de Georges. Cependant, rien ne permet de trancher définitivement sur cette dédicace pas commune. W et les camps de concentration nazis Au-delà de ce qui a été décrit, on peut facilement transposer l’image de W à celle des camps de concentration nazis. Cette exaltation de la virilité, la supériorité de la race aryenne sur toutes les autres, la célébration des forts sont tout ce qu’offre l’idéologie nazie dans les camps de concentration. Tous les étrangers sont brimés, tués parce qu’ils ne sont pas blonds de race, comme les athlètes se retrouvent tués de manière atroce et lugubres par cet idéal. Finalement, W ne forme que1 avec les camps de concentration l’humiliation, l’inhumanité, la mort, sans aucun état d’âme. Une pudeur dans le retrait des affects Personne n’a jamais eu le courage de clairement faire comprendre à Perec que ses parents étaient morts. Au contraire, c’était un sujet tabou qui ne circulait que dans les chuchotements. Dans tout son livre, il n’exprime jamais clairement qu’il a mal, que cette situation le perturbe, mais justement cet effacement dit tout. Ce retrait tient sans doute à une défense inconsciente contre les émotions et ce qu’elles pourraient laisser affluer. De plus, cette pudeur qui transpire de ses écrits n’est pas pas sexuelle. Mais ses ressentis profonds, il les garde en lui même parce que les laisser transparaître ou les dévoiler serait presque égal que dévoiler son intimité.