Laviolence incestueuse est une violence permanente de bouc émissaire prenant différentes formes (sexuelle, économique, physique, etc.), qui concerne l’ensemble des membres d’un groupe famille, amenant chacun à être violent contre un autre membre désigné du groupe, ne serait-ce que par le silence sur la violence des autres, ou le silence devant la plainte de la 3Le bashing a cette fonction de catalyser les rancoeurs, les frustrations et surtout la méchanceté de chacun et ainsi à faire naître une protection individuelle des membres du groupe, ne risquant rien car une personne ayant été désignée et porte tous les stigmates, tel un bien beau bouc émissaire! Le manager a simplement à manipuler Ily a aussi peut-être une volonté de créer un bouc émissaire et des responsables, qui ne respecteraient pas le confinement et seraient peut-être la cause de la contamination. Des personnes appellent aussi à plus de fermeté de la part des forces de l’ordre pour les quartiers populaires. Avecquelques idées simplistes, ces hauts fonctionnaires génèrent un mouvement qui conduit tout droit à la théorie de René Girard : celle du bouc émissaire. La victime Commentsavoir si on est le bouc émissaire de la hiérarchie ? On évoque la notion de «Bouc émissaire» quand une personne est rendue «responsable de toutes les fautes, de tous les torts », sans que les accusations soient prouvées, et cela rassure tout le monde. En effet, le bouc émissaire est celui qui «porte le chapeau» pour autrui, en lieu et place des Personnagearrogant pour certains, Jérôme Kerviel est un bouc émissaire de la finance pour d'autres. Notre contributeur fait partie de cette deuxième catégorie, il nous explique pourquoi. Quesignifie Etre un bouc émissaire ? Etre un bouc émissaire, c’est être la personne sur laquelle on fait retomber tous les torts. Quelle en est l’origine ? Cette expression a une origine Etil est bien évident que si la victime est le fondement caché de la mythologie, le mouvement éthique de la Bible vers la victime a aussi un sens d’interprétation extraordinaire, que nous ne reconnaissons pas. Parce que s’il y a un principe fondamental dans la pensée moderne, qui est peut-être le plus odieux, et qui au fond nous suit Défensivement Il y a un des matchs où j’ai fait une petite bourde sur le but du 3-1. Ça reste des détails, mais il me faut vraiment penser comme un défenseur. Je ne suis plus un attaquant Losde la commémoration de la bataille du Chemin des Dames, à Cerny-en-Laonnois (Aisne), le président François Hollande a appelé à ne pas transformer l'Europe en "bouc émissaire de nos fMNgD. Argumentaire I. Figures Le bouc émissaire, le souffre-douleur et la tête de Turc sont des victimes uniques. L'unicité de la cible s'incarne dans un individu particulier ou dans une entité collective, un type un ethnotype ou une catégorie socio-professionnelle, par exemple, "Le Boche", "Le Français", "L'Auvergnat", "Le percepteur"… et, à l'extrême rigueur, une institution comme le mariage, criblé séculairement de railleries. Cible du percutant et du persécutant, chaque victime souffre, en revanche, d'une pluralité soit synchronique le tir groupé, soit diachronique une salve répétée de mots et de maux. Si la source des malveillances est le plus souvent plurielle, il arrive qu'un individu soit le souffre-douleur ou la tête de Turc d'une seule personne. Dans les trois cas, mais de différents points de vue, la victimisation pose le problème du juste et de l'injuste. La "peccadille" de l'âne devient scandaleusement un "cas pendable" cf. "Les Animaux malades de la peste" et, dans un registre plus détendu, tel écrivain, essuyant une pluie de lazzis, ne mérite pas vraiment l'excès d'indignité dont on l'accable. La situation du bouc émissaire un seul paye pour tous ajoute à l'iniquité tandis que la singularité négative et intrinsèque du souffre-douleur un infirme, un simple d'esprit… est aggravée par une malignité extrinsèque et durable. L'injustice réside dans une disproportion quantitative ou qualitative tous contre un, fort contre faible…. Le langage courant actuel confond souvent, dans une synonymie approximative, les trois appellations "tête de Turc", "bouc émissaire" et "souffre-douleur". Par rapport à d'autres langues notamment européennes, le français se singularise. Issue du vocabulaire des attractions foraines, l'expression "tête de turc" contient deux notions spécifiques et leurs harmoniques le ludique l'épreuve de force, gratuite, dont l'enjeu prioritaire — sinon unique — est l'autosatisfaction, la gratification immédiate à usage interne… et un rapport conflictuel relativement équilibré. Majoritairement, le bouc émissaire et le souffre-douleur sont des cibles faibles ou affaiblies, la tête de Turc est plutôt à affaiblir parce qu'elle a un quelconque pouvoir, même si les esprits frappeurs ne se font guère d'illusions sur l'efficacité de la percussion. Quand la victimisation touche des "figures" — dans le monde réel ou dans la fiction — plusieurs questions viennent à l'esprit Comment réagit chaque victime ? Quel est l'enjeu personnel/collectif, affectif/sociétal de la victimisation ? Quand et comment passe-t-on d'une simple addition de coups au constat d'une homogénéité voire d'une orchestration ? Dans quelle mesure la raison initiale de la victimisation est parfois modifiée et même oubliée en cours de "rouste" on ne sait plus pourquoi on frappe mais on continue l'arrossage ? Existe-t-il des changements de statut par exemple, une personne, d'abord tête de Turc, devient bouc émissaire ? II. Victimes consentantes – victimes malgré elles Le souffre-douleur qui attire les mauvais traitements est d’emblée dans une situation de victime. Il subit de manière douloureuse, ainsi que l’expression même l’indique, l’état de fait de sa différence et de sa propre faiblesse, vécues comme des anomalies par un entourage peu tolérant. Tel est le cas de l’enfant fragile, soumis aux tracasseries de ses camarades d’école, de la personne de couleur en proie aux malveillances du petit blanc », de l’handicapé, physique ou mental, si souvent raillé autrefois, de l’animal familier confronté à des sévices physiques, à la mesure des insatisfactions de son maître. Le souffre-douleur constitue en effet un terrain » de défoulement pour les médiocres qui, faute de pouvoir surmonter leurs frustrations, s’en prennent à plus faibles qu’eux, voyant en celui-ci le miroir déformé d’eux mêmes. Le souffre-douleur, qui subit les attaques d’autrui en dépit de sa volonté est une victime malgré elle ». Il ne se rebelle pas. Néanmoins, et en ce sens on peut le considérer comme une victime consentante, son attitude introvertie, allant jusqu’à l’enferment farouche et sauvage, semble autoriser la récidive du persécuteur. Dans une situation de doute entre le sentiment d’avoir fait mouche et celui de n’avoir pas de prise sur son adversaire », celui-ci agacé, énervé, est enclin à se complaire dans sa méchanceté et même à accentuer son acharnement. Le souffre-douleur est une victime consentante, quand il entretient la non communicabilité et peut transformer son agresseur en tortionnaire, dans un processus de masochisme et de martyrologie. Le mutisme de Poil de Carotte, en revanche, est sur ce point ambigu, car il est conçu par Jules Renard comme une arme de subversion. Nous ne trouvons pas à première vue la même connotation de faiblesse dans la formule Tête de Turc » qui sous-entend résistance et autorité. Ne dit-on pas, par ailleurs, Fort comme un Turc » ? Les personnages en butte aux quolibets sont le plus souvent des adultes, personnifiant une institution critique, professeur ou une catégorie sociale en vue. Ils ont même, à l’occasion, une personnalité hors du commun qui, parce qu’elle force l’attention de la collectivité, prête le flan à la critique Sarcey, Victor Hugo, Zola. À cet égard, la Tête de Turc » qui évoque les effigies des baraques foraines sur lesquelles sont lancés des projectiles, et le contrepoint du portrait-charge, réservé aux Gloires ». N’est pas Tête de Turc » qui veut…. Or, le personnage visé est bien souvent complice dans l’exploitation satirique des différences et de la création de la Cible » ingénuité voulue ou feinte, sens du théâtre cf. les peintres Bouguereau, le Douanier Rousseau, le critique Sarcey. La Tête de Turc » est dans une large mesure de clown qui entend rester maître du jeu, en faisant croire qu’il est dupe. Il est une victime, car il subit une dévalorisation qu’il n’a sans doute pas souhaitée à l’origine, dont il souffre peut être dans son for intérieur. Mais il entend contrôler cette dépréciation par la stratégie de la surenchère et du détournement, dirigeant les attaques sur le double de lui-même. Loin de craindre l’extraversion, il en devient le maître. C’est là une forme de protection. Victime consentante, il alimente malgré tout un jeu qui, à la longue peut se révéler systématique et cruel. Tout comme le souffre-douleur, dont la carapace cache aux yeux du monde la véritable personnalité, la Tête de Turc » est confrontée aux dangers de la dissimulation et du mystère. Dans le faux semblant du dédoublement, elle se retrouve face à la perte de repères d’un public ébranlé dans son assurance de bien-pensant. III. Techniques – Stratégies – Procédés Faire d’une personne ou d’un groupe un souffre-douleur, un bouc émissaire ou une tête de Turc présuppose de la part des acteurs une stratégie particulière et le recours à différentes techniques visant à mettre le doigt sur les défauts ou déficiences jugés patents ou présentés comme tels. Il convient donc de tenter de repérer toutes les techniques mises en œuvre lorsque se réalisent de tels rapports humains inégalitaires. On peut penser par exemple, lorsqu’il s’agit de déterminer ou définir la victime », aux procédés d’accentuation, de stéréotypisation, de simplification manichéenne ou d’itération. On peut songer d’autre part, lorsque l’acteur ou le chroniqueur tente d’emporter l’adhésion du spectateur ou du lecteur, au recours à des situations ou des discours empreints d’affectivité, dans lesquels comique humour, ironie, satire ou tragique vont jouer un rôle primordial en fonction des situations, des cas de figure et de l’intention de la personne qui agit ou qui relate les actes. Quelles techniques sont ainsi utilisées avec le personnage de Guignol ? Comment Jules Renard parvient-il à évoquer la situation de Poil de Carotte ? Comment Cendrillon est-elle présentée ? Que penser du parapluie dont fut affublé Laurent Fabius durant un temps ? Dans ce dernier cas, comme dans bien d’autres, il est également nécessaire de se pencher sur les éventuelles stratégies de défense adoptées par la victime ». C’est à ce genre de questions, qui prennent naissance dans des domaines forts divers, que nous vous invitons à réfléchir, l’objectif étant de déterminer si les stratégies divergent beaucoup en fonction du contexte. IV. Effets sociaux La caricature, le dessin de presse, la bande dessinée font rire en croquant des sales gueules » et des abominables bobines », mais suscitent aussi d’autres émotions et réactions. Sans doutes les dessinateurs, à travers leurs productions artistiques, jouent un autre rôle. Il leur est dévolu de dénoncer des travers de la société, des injustices criantes, des scandales trop vite étouffés. Pour cela, boucs émissaires, têtes de turcs et souffre-douleur sont tour à tour au centre d’oeuvres plastiques très différentes. Dans cette perspective, un des premiers effets sociaux escomptés est celui de la mobilisation. En dénonçant le patronat qui ne songe qu’à s’empiffrer, le dessin conforte une vision du monde et resserre les rangs des lecteurs qui la partagent. La dénonciation se transforme parfois en indignation. Il convient alors de réagir à l’actualité politique. A la Belle Époque, les guerres coloniales et les massacres transforment les va t’en guerre en têtes de Turcs. Le roi des Belges devient l’objet de multiples caricatures. Reste à faire l’inventaire des sujets qui suscitent l’indignation, appartenant au registre du jugement et de l’émotion, et des personnages transformés totalement ou partiellement en têtes de turc. De très nombreux boucs émissaires sont présentés à la curiosité du public. Mais, au-delà des figures et des personnalités brocardées, la caricature, dans bien des cas, semble délivrer un message les boucs émissaires assurent la cohésion des groupes et des sociétés. Dans L’Assiette au Beurre, une vignette, dont on peut faire de multiples lectures, montre une fille-mère chassée d’un village par toute une communauté, curé en tête, paroissiens derrière, et au première plan des oies menaçantes, doubles du desservant. La fille-mère est celle qui a fauté et qui soude ainsi la communauté villageoise, ses habitants et ses représentations du monde social. Comme dans l’ancienne fête juive des Expiations où un bouc était conduit aux confins du dessert et chassé au milieu des cris de tout le peuple ». Il conviendrait de repérer et d’analyser les diverses scènes dans lesquelles un bouc émissaire joue le rôle de ciment social ». Enfin, le souffre douleur mis en image répond à d’autres logiques. Il s’agit sans doute de révéler des situations souvent effroyables ou scandaleuses. Tandis que la tête de Turc est fréquemment présentée comme un bourreau ou un coupable, le souffre-douleur est lui une victime. Toutefois, à la Belle Époque, le souffre-douleur est souvent une victime inattendue, pitoyable et sans défense. Appartiennent à cette catégorie les animaux. Dans la presse satirique, des scènes représentent des cochers et leur brutalité légendaire, des chiens noyés par des enfants cruels, des animaux de ferme tués à la tâche. Dans le domaine des mœurs, des mères maquerelles sont régulièrement dénoncées, deviennent des têtes de Turcs tandis que les fillettes ou les jeunes filles apparaissent comme des souffre douleur. Tout se passe comme si on pouvait grossir le trait ou en rire, mais que l’on était impuissant à changer les choses. Sans doute, les dessinateurs ont-ils donné aux boucs émissaires, aux têtes de Turcs et aux souffre-douleur d’autres fonctions qu’il conviendra de recenser et d’étudier. Il est attendu des contributions d’environ 25 000 signes. Les propositions de contributions accompagnées d’un descriptif d’une demi-page à une page comprenant adresses postale et électronique, fonctions, rattachement institutionnel sont à envoyer conjointement à Date limite de réception des projets 5 mai 2010 Notification d’acceptation aux auteurs après examen fin juin 2010-03-06 Je ne sais rien de votre mariage, mais il y a une chose dont je suis sûr votre relation se déroule dans un monde brisé et vous ne pouvez échapper à l’impact que cela a sur vous, sur votre conjoint et sur votre vie ensemble. Peut-être s’agit-il de la frustration de vivre avec les petits tracas de la vie quotidienne. Ou peut-être êtes-vous confrontés à des problèmes importants qui ont modifié le cours du mariage de vos rêves. Ce n’est pas un hasard si vous devez faire face aux choses auxquelles vous êtes confrontés. Votre Père sait où vous vivez, et Il n’est pas surpris par ce que vous affrontez. Actes 17 dit qu’Il détermine l’endroit exact où vous vivez et la durée spécifique de votre vie. Même si vous rencontrez des choses qui n’ont aucun sens selon vous, il y a bien une signification et un projet dans chaque situation que vous expérimentez. Je suis persuadé que 1 Pierre 16-7 est un texte essentiel pour réaliser le bonheur dans votre mariage En ceci réjouissez-vous, quoique pour un peu de temps, actuellement, puisque c’est nécessaire, vous soyez affligés par diverses épreuves, afin que l’authenticité de votre foi mise à l’épreuve – plus précieuse que l’or périssable, quoiqu’il soit purifié au feu — puisse être trouvée avoir pour résultat la louange et la gloire et l’honneur lors de la révélation de Jésus-Christ. » ESV Au premier coup d’œil, ce passage ne ressemble pas au mariage de mes rêves ! Mais Dieu nous dit l’une des choses les plus importantes que nous comprendrons jamais sur le bonheur et le mariage. Dieu a décidé de nous laisser dans ce monde déchu pour vivre, aimer et travailler parce qu’Il avait l’intention d’utiliser les difficultés que nous rencontrons pour faire quelque chose en nous qui ne pourrait pas se faire autrement. Je ne sais pas ce qu’il en est de vous, mais la plupart d’entre nous ont un paradigme personnel quant au bonheur. Il n’y a rien de mal à vouloir être heureux, ni à travailler en vue du bonheur marital. Dieu vous a donné la capacité de vous réjouir et Il a placé de belles choses autour de vous pour que vous en jouissiez. Le problème n’est pas qu’il s’agisse d’un mauvais objectif, mais d’une norme beaucoup trop petite. Dieu travaille sur quelque chose de profond, de nécessaire et d’éternel – son paradigme de sainteté personnelle. Ne soyez pas découragés par le langage utilisé ici. Ces mots signifient que Dieu travaille à travers vos circonstances quotidiennes pour vous changer. Dans son amour, Il sait que vous n’êtes pas tout ce que vous devez être selon le projet qu’Il avait en vous créant. Même si c’est difficile à admettre, il y a toujours du péché en vous, et ce péché fait obstacle à ce que vous êtes censés être et à ce que vous êtes censés faire. Dieu se sert des difficultés du mariage dans l’ici et le maintenant pour vous transformer. Parce qu’Il vous aime, Il va volontairement interrompre ou compromettre votre bonheur momentané pour vous faire avancer d’un pas de plus dans le processus qu’Il conduit pour vous sauver et pour vous transformer. Lorsque vous commencez à vous mettre sur la page du paradigme de Dieu pour la sainteté à travers le mariage, la vie n’a pas seulement un sens mais devient immédiatement davantage pleine d’espoir. Les choses auxquelles vous êtes confrontés ne sont pas des problèmes irrationnels mais des outils de transformation. Il y a de l’espoir pour vous et votre mariage parce que Dieu est au milieu de vos circonstances, et Il les utilise pour vous façonner en la personne qu’Il a eu l’intention de créer. Alors qu’Il fait ces choses, non seulement vous réagissez mieux à la vie, mais vous devenez une meilleure personne à vivre, ce qui se traduit par un meilleur mariage. Que Dieu vous bénisse, Paul David Tripp Questions pour réfléchir Quels sont certains des petits tracas que vous expérimentez dans la vie quotidienne ? Pourquoi sont-ils frustrants ? Comment réagissez-vous à ces tracas ? Quel est le défi le plus significatif que vous avez expérimenté dans votre mariage à cause du fait que vous devez vivre dans un monde déchu ? Comment avez-vous répondu à votre conjoint et à Dieu ? Pourquoi devriez-vous vous réjouir des petits tracas ainsi que des défis significatifs que vous expérimentez ? Soyez précis. Comment vous ont-ils affinés, ou comment vous affinent-ils ? De quelle manière votre conjoint souffre-t-il ? Comment pouvez-vous le soutenir et l’encourager, alors que des épreuves diverses l’affectent ? Comment pouvez-vous combattre l’impatience et l’attitude moralisatrice quand il trébuche ? Identifiez un autre couple autour de vous qui connaît des difficultés conjugales. Comment pouvez-vous les soutenir et les encourager et dire la vérité sur leur situation, dans l’amour ? Devrez-vous lutter contre l’impatience et l’attitude moralisatrice lorsqu’ils trébuchent ? Un secret de famille non révélé peut expliquer le désamour des parents vis-à-vis de l'un de leurs enfants. Getty Images D'aussi loin qu'elle se souvienne, Juliette, 50 ans, a toujours été mise à l'écart par ses frères et soeurs. Avant-dernière d'une fratrie de sept, elle était surnommée "l'écervelée" ou "tête de linotte". Constamment moquée, elle n'était jamais invitée à participer aux jeux et aux sorties. Pour seule justification, ils se contentaient de lui dire qu'elle était "bête, pas intéressante". De Poil de Carotte à Édouard Louis, les exemples d'enfants souffre-douleur ne manquent pas en littérature. Comme eux et malgré l'aspect arbitraire de la cabale familiale, Juliette a longtemps fait tout son possible pour se faire aimer. "Plus j'étais conciliante, plus mes frères et soeurs étaient durs avec moi, se souvient-elle. Parfois, ils m'incluaient cinq minutes à leur jeu avant de me dire que je n'avais plus le droit de participer." Bouc émissaire et secrets de familleSa mère aussi souffle le chaud et le froid. Elle noue une relation toxique avec sa fille, faite d'élans d'affection vite réprimés. Les choses ne s'arrangent pas à l'âge adulte. Pendant des années, elle prend un malin plaisir à feindre ne pas se souvenir des prénoms des enfants de Juliette. Cette dernière n'est d'ailleurs que rarement invitée aux repas de famille. Offre limitée. 2 mois pour 1€ sans engagement Inconsciemment, leurs proches rendent les "moutons noirs" responsables des problèmes et des dysfonctionnements de la famille. Ce rôle justifie brimades et rejet. Les exclus "méritent" leur place de bouc émissaire, sans qu'ils sachent forcément ce qu'on leur reproche. "Derrière le rôle du 'vilain petit canard', il y a souvent une histoire toxique, éclaire Patricia Delahaie, psychosociologue et coach. Cette attitude a quelque chose de pathologique chez les parents. Elle est le fruit d'un moment douloureux de leur histoire intime. Il peut s'agir d'un secret de famille bien enfoui, une filiation douteuse par exemple." L'exclusion peut aussi être due à un mode de vie que la famille désapprouve. Hector, 21 ans, vient d'un milieu bourgeois qui a toujours moqué son envie de devenir cuisinier. "Quand je suis entré en CAP, ma grand-mère m'a dit qu'elle ne voulait pas d'un illettré pour petit-fils." De quoi doucher durablement l'affection du jeune homme. LIRE AUSSI >> Psychogénéalogie quand la mémoire familiale empêche d'avancer "M'évincer est une manière de tirer un trait sur le passé" "Toutes les familles heureuses le sont de la même manière, les familles malheureuses le sont chacune à leur façon", résume Tolstoï dans Anna Karénine. En la matière, la famille de Mathilde, 29 ans, a été particulièrement inspirée. Le décès de son père alors qu'elle était adolescente a conduit ses oncles, tantes et grands-parents à couper les ponts avec elle. "Après l'enterrement, je n'ai plus reçu un coup de fil. Je vois sur les réseaux sociaux qu'ils se réunissent pour des repas de famille, à Noël par exemple. Personne ne m'y invite." Blessée, Mathilde a tenté de sonder un cousin éloigné pour comprendre. "Selon lui, c'est de la gêne, la peur de déranger. Moi, je crois plutôt que je leur rappelle trop mon père. Cela leur fait du mal de me voir car cela les fait penser à lui. M'évincer est la manière la plus simple de faire l'autruche et de tirer un trait sur le passé." Par les fantasmes qu'il véhicule, le "mouton noir", est une figure repoussoir. Sa mise à l'écart est une manière de se protéger. Troisième de l'illustre clan Kennedy, Rosemary souffrait d'un léger retard mental. En 1941, soucieux de ne pas freiner l'ascension du clan en politique, ses parents, Joseph et Rose, la font lobotomiser, à 23 ans, puis la placent dans une institution spécialisée. Elle y a vécu dans l'isolement jusqu'à sa mort, en 2005. Une insécurité affective permanenteMathilde ne se sent pas l'âme d'une martyre mais elle reconnaît que sa mise à l'écart a été difficile à vivre. À la difficulté du deuil s'est ajouté un fort sentiment de culpabilité. "J'avais l'impression de mériter ce qui m'arrivait, que j'avais fait quelque chose de mal. J'ai fini par me dire que je n'étais peut-être pas une personne 'aimable'." Avec les années et le manque d'explications sur son éviction de la famille, Juliette a vu sa confiance en elle fondre comme neige au soleil. "À force d'être rejetée sans savoir pourquoi, je me suis repliée sur moi-même. J'étais déjà timide, mais ces vexations ont renforcé mon sentiment d'illégitimité. J'ai longtemps été sous antidépresseurs. Être exclue du groupe dès l'enfance, c'est être dans l'insécurité affective permanente. Je ne sais pas si cette peur me quittera un jour." Patricia Delahaie se montre tout de même encourageante "Il y a des étapes dans la vie des familles. Les alliances, les rancoeurs, les inimitiés peuvent évoluer." Faire ce qui est le mieux pour soiReste à savoir si les exclus d'hier ont envie de participer à ce jeu de chaises musicales. Pour certains, rejoindre le giron familial par conformisme ou soif d'amour est devenu impensable. Depuis son altercation avec sa grand-mère, Hector poursuit sa carrière avec passion dans un grand restaurant. "Maintenant que la gastronomie est à la mode, tout le monde est bien plus mielleux avec moi. Mais je n'oublie pas le dédain et les comparaisons avec mes cousins, lancées haut et fort en plein repas de famille." Malgré les liens du sang, Hector ne se sent aucune affinité avec sa famille élargie et il l'assume. "S'ils n'aiment pas ce que je suis, tant pis pour eux. Je préfère n'avoir aucun contact que jouer les hypocrites", résume-t-il. Mathilde aussi a tiré un trait définitif sur son ascendance. Elle n'a prévenu personne de sa grossesse. "Je ne veux plus avoir de liens. Si je reprenais contact aujourd'hui, ça ne ferait qu'ajouter de l'huile sur le feu et les relations qui en découleraient seraient forcément toxiques." LIRE AUSSI >> Parents toxiques comment échapper à leur emprise ? Si Patricia Delahaie plaide d'abord pour une tentative de conciliation, elle reconnaît que couper les ponts peut parfois être la seule solution. "Le qu'en-dira-t-on est accessoire face au besoin de se protéger. Il faut s'octroyer le droit de faire ce qui est le mieux pour soi." "On n'en a jamais fini avec sa famille"Il y a deux ans, Juliette aussi a senti que la coupe était pleine, après une énième remarque de sa mère. Sortir de la relation bourreau-victime dans laquelle elle était enfermée lui a soudain paru vital. Depuis, l'équilibre des forces s'est inversé. Le noeud de l'emprise s'est dénoué "Je ne suis plus en position de demandeuse. En ne les voyant plus, je ne leur donne plus matière à me critiquer. Je suis sûre que ça les agace." Malgré cette nouvelle liberté d'esprit, les plaies du rejet peinent à se refermer. "On n'en a jamais fini avec sa famille. L'indifférence totale me paraît très difficile à atteindre", souligne Patricia Delahaie. La méfiance et l'insécurité affective ne sont jamais loin. "À chaque fois que je croise un membre de ma famille dans la rue, je stresse, reconnaît Juliette. Je me demande s'il va être gentil avec moi, me dire bonjour ou non." Cahin-caha, l'ex-mouton noir continue pourtant à tracer sa route, avec pour soutien la famille qu'elle s'est choisie. Leslie Rezzoug Les plus lus OpinionsTribunePar Carlo Ratti*ChroniquePar Antoine Buéno*ChroniqueJean-Laurent Cassely